L’ASFFOR occupe une place particulière dans le dispositif forestier français. Son originalité résulte de sa position au carrefour de l’épargne, de la forêt et du foncier agricole. En réunissant des investisseurs qui le plus souvent n’appartiennent pas à ce monde foncier, ASFFOR représente un potentiel de collecte de capitaux provenant de l’épargne individuelle qui sinon, ne s’investiraient sans doute pas dans la forêt ou le foncier agricole.
L’ASFFOR et la forêt
En agissant pour leur compte propre ou pour celui de leurs clients, particuliers ou institutionnels (caisses de retraite, compagnies d’assurances, etc.), les adhérents de l’ASFFOR privilégient la détention collective de la forêt et drainent une épargne qui s’oriente vers des unités de gestion équilibrées et de grande taille. Ces dernières permettent :
- d’accéder au bien avec « un ticket d’entrée » plus modeste que pour un investissement en direct,
- de mutualiser les risques sanitaires, climatiques ou économiques,
- de proposer une véritable gestion forestière de manière à optimiser la production et la valorisation des massifs détenus,
- aux pouvoirs publics, de les suivre plus facilement que des petites propriétés dispersées, au regard notamment du Code forestier et du Code général des impôts.
La collecte de ces capitaux et les responsabilités qui en découlent, obligent aussi à une gestion organisée et durable de la forêt. Cette exigence conduit tout naturellement :
- à offrir une gestion pratiquée autour de règles strictes de déontologie et de contrôle, en raison de la nature même des établissements promoteurs,
- à rendre des comptes aux clients investisseurs avec une obligation de performance car la compétition demeure avec les autres supports de placement,
- à avoir une approche économique et une gestion professionnelle – mise en marché régulière de bois, attention portée aux contraintes de la mobilisation des bois et à leur exploitation (mécanisation), anticipation des demandes futures (bois énergie, séquestration du carbone) et des changements climatiques annoncés (choix d’essences forestières adaptées),
- à établir systématiquement, en raison de la taille des actifs gérés, des Plans simples de gestion, qui constituent les documents de base de la gestion durable sur lesquels s’appuient les administrations, tant fiscale que forestière,
- à satisfaire les demandes de la société (par exemple en matière d’écocertification, de biodiversité ou de code de bonnes pratiques sylvicoles), du fait de l’exposition des investissements réalisés et du devoir d’exemplarité qui incombe aux établissements qu’ASFFOR représente,
- à rechercher les assurances nécessaires à la protection du patrimoine détenu afin d’atténuer, au plan financier, les dommages causés par les tempêtes ou incendies,
- dans la mesure où l’investissement forestier bénéficie d’une fiscalité adaptée à son cycle et de nature à encourager l’apport de capitaux, à s’obliger à suivre un code de bonne conduite afin d’apporter à ces investisseurs la sécurité et l’information qui leur sont nécessaires ; ce code de bonne conduite a reçu l’aval de l’Autorité des marchés financiers (AMF).
Au total l’ASFFOR est une organisation professionnelle qui assure le lien entre le secteur financier et la forêt.
Son approche économique en fait un partenaire naturel des autres acteurs de la filière bois.
L’ASFFOR et le foncier agricole
La maîtrise du foncier est pour les agriculteurs un enjeu majeur pour la pérennisation et la réussite de leur exploitation. Le portage du foncier nécessite des capitaux importants et un effort d’investissement sur longue période.
Pour sa part le groupement foncier agricole (GFA) est une formule originale d’investissement réservée à des particuliers, hormis quelques cas spécifiques d’investisseurs personnes morales définis par la loi. Ces particuliers peuvent alors diversifier leur patrimoine et accéder à des terroirs et des propriétés agricoles françaises sélectionnées.
Le GFA est régi par le code rural et de la pêche maritime. C’est une société civile qui réunit par essence un nombre limité d’associés. Son objectif est de détenir des biens fonciers, agricoles ou viticoles avec leurs éventuels bâtiments, dont ils confient l’exploitation à un fermier dans le cadre du statut du fermage.
Le groupement foncier agricole permet donc d’accompagner les agriculteurs dans le portage de leur foncier et de stabiliser leur exploitation avec des baux ruraux à long terme.