Jeudi 5 novembre 2015, la filière forêt-bois s’est réunie autour d’un colloque au Conseil économique, social et environnemental (CESE). L’occasion de faire le point sur les solutions pour l’avenir des forêts françaises, sur le plan économique et environnemental.
Cet événement, placé sous le haut patronage du Président de la République, a mobilisé plus de 700 personnes et s’inscrit pleinement dans l’agenda de la COP21. Organisé par quatre interprofessions* de la filière forêt-bois et financière, l’événement a été clos par Stéphane LE FOLL, le ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt accompagné du ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, Emmanuel MACRON.
La forêt au cœur de la COP21
La filière forêt-bois permet de lutter efficacement contre les émissions de gaz à effet de serre. La biomasse va en effet capter le CO2 et le stocker. C’est ainsi qu’aujourd’hui les forêts permettent d’absorber 20 % des émissions de CO2. Les experts du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) affirment que la gestion dynamique d’une forêt, c’est à dire renouveler les essences et adapter la filière, pourra en 2030 permettre d’assimiler 40 % de CO2. La forêt est donc une réelle solution face au changement climatique et elle a toute sa place dans les négociations de la COP21 qui se tiendra du 30 novembre au 11 décembre, à Paris.
La filière forêt-bois une formidable manne économique
La forêt représente en France 16 millions d’hectares, soit 29 % du territoire. Nous sommes ainsi le troisième pays européen en surface de forêt après la Suède et la Finlande. La filière forêt-bois représente aujourd’hui 440 000 emplois et 60 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Pour autant, ce secteur économique reste isolé et sous-exploité. La filière aurait en effet besoin de près de 150 millions d’euros pour investir, innover et se développer. Ces investissements pourraient permettre de créer 25 000 emplois en 10 ans.
Des solutions apportées et des réflexions menées
Avec la réunion de tous les acteurs, ce colloque fut l’occasion de présenter des politiques publiques déjà mises en œuvre. Par exemple, un deuxième fonds d’investissement a été créé par la Banque publique d’investissement (BPI) qui s’élève à ce jour à près de 27 millions d’euros. La BPI a d’ailleurs réalisé son premier investissement en septembre 2015. La filière souhaite faire rencontrer les investisseurs et les acteurs notamment en rencontrant les assureurs-vie qui captent l’épargne des français. Le souhait de financer de manière participative est également proposé avec des réflexions sur le crowdfunding, ainsi que le développement des Groupements forestiers d’investissement pour les particuliers. Les tables rondes ont notamment permis de débattre de la question de la détention de la forêt et des nouvelles formes qu’elle pourrait prendre. Enfin, l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME) a présenté son appel à manifestation d’intérêt « Dynamic bois » doté de 30 millions d’euros qui développe des projets collaboratifs autour de la plantation ou de l’énergie renouvelable de la ressource bois.
Une forêt durable
Le ministre de l’Agriculture de l’Agroalimentaire et de la Forêt, Stéphane LE FOLL, a conclu la journée en rappelant la place essentielle de la forêt, grâce au stockage du carbone, dans les négociations de la COP21. Il a rappelé aussi la force du collectif en insistant sur l’importante productivité de la forêt française avant d’ajouter : « Une forêt est durable lorsqu’elle est entretenue et gérée ».
* L’Association des Sociétés et Groupements Fonciers et Forestiers (ASFFOR), Comité de Développement des Industries du Bois et de l’Ameublement (CODIFAB), France Bois Forêt et France Bois Industries Entreprises
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